Burundi : le pasteur Nkurunziza « bénit » son peuple avec des mitraillettes !
Il y a plus d’un mois que la crise Burundaise a commencé. Les morts se comptent par dizaines, les blessés aussi. Mais jusque-là, les victimes étaient des manifestants. Les tueries semblent changer de camp avec l’assassinat lâche des opposants. Zedi Feruzi fut assassiné en plein cœur de la capitale Bujumbura, non loin de son domicile. Son garde du corps n’aura malheureusement pas plus de chance que lui. On compte également çà et là des attaques à la grenade. Retourne-t-on à pas feutrés vers la guerre civile de 1993 ? Difficile de répondre par l’affirmatif, mais il y a des signes qui ne trompent pas.
Le soleil ne se lève plus comme d’habitude sur le Burundi. L’astre du jour ne tire plus sa révérence sans emporter avec lui une âme innocente de Bujumbura ou d’une autre ville. Désormais le lac Tanganyika est rouge de sang humain. En effet, depuis le début de la crise burundaise, la quincaillerie militaire était jusque-là utilisée pour mater les manifestants. Mais, depuis qu’un groupe de mutins, d’officiers supérieurs, aussi irresponsables qu’inorganisés avec en sa tête le général Godefroid Nyambaré, a tenté en vain de renverser le 13 mai 2015 Pierre Nkurunziza, avant-centre de Allélua FC, du nom de son club de football, qu’il y a un revirement dans l’action : désormais la chasse est ouverte contre l’opposition. C’est ainsi que Zedi Feruzi, président de l’Union pour la Paix et la Démocratie (UPD) et son garde du corps ont trouvé la mort. Cette mort porte la griffe d’un groupe d’individus inconnus. Quelques jours après, trois personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées dans une attaque à la grenade à Bujumbura. Le même scénario se produit en province. Malgré la situation délétère, Nkurunziza, quinquagénaire footballistique et par ailleurs meilleur buteur du championnat en 2014 (39 buts en 28 matchs) poursuit sa campagne comme si de rien n’était. Ainsi, le Lionel Messi des grands lacs veut asseoir son pouvoir sur le sang des enfants burundais. Visiblement rien ne semble l’empêcher.
Pierre Nkurunziza sur les pas de Gbagbo …
Pasteur évangélique et grand prêcheur devant l’Eternel, tout comme son épouse Denise, pasteur elle aussi, le couple « bénit » de Dieu estiment être investis du pouvoir par le grand barbu (Dieu). Ainsi, il est hors de question de céder la place à un « mécréant du Kilimandjaro ». C’est d’ailleurs ce que les ecclésiastes auraient fait croire à Gbagbo en son temps. La suite on la connait. Ceci dit, il est temps que le sociétaire de Allélua FC range définitivement les crampons avant d’être en hors jeu. Dans le cas échéant, Pierre, ex-professeur de gymnastique et footballeur émérite doit se rappeler que le sort qui s’est abattu durement sur Blaise Compaoré frappe désormais inlassablement à sa porte. Aussi est-il question que Pita, son surnom de maquis, sache que ce qui se passe ailleurs n’arrive pas qu’aux autres.
Ce qui est certain, le pasteur Nkurunziza est sur la bonne voie pour rejoindre Taylor et Gbagbo à la CPI. Mais, en attendant que des investigations poussées sur les crimes commis depuis le début de cette crise soient faites, le maître du palais de Bujumbura fera mieux d’accepter le poste qu’on lui propose à la Fédération Internationale de Football (FIFA).
Masbé NDENGAR