Guinée : l’opposition demande le report du scrutin du 11 octobre
Le 11 octobre prochain, les guinéens sont appelés dans les urnes pour élire leur président. Mais pour l’heure, l’opposition politique n’est pas favorable à la tenue du scrutin à cette date et pointe du doigt les « nombreuses anomalies qui entachent le processus électoral ». Elle propose un report des élections de quelques semaines afin de résoudre les problèmes.
La coalition des sept candidats contre le président sortant Alpha Condé à l’élection présidentielle du 11 octobre s’est accordée les violons sur le report du dit scrutin. C’était ce 1er octobre au siège de l’Union des forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo. Réunie pour évaluer l’évolution du processus électoral, elle a décidé de demander le report du scrutin. Les raisons avancées sont d’ordre organisationnel et politique. Sur le processus électoral, l’opposition constate de nombreuses irrégularités qu’elle juge grave et pouvant entacher à la transparence et à la crédibilité du scrutin. Au nombre des irrégularités constatées, l’opposition s’offusque contre l’enrôlement des mineurs et l’indisponibilité des copies des procès-verbaux de dépouillement dans certains bureaux de vote. Elle estime que chaque candidat devra avoir « la possibilité de faire à son niveau, la totalisation du vote pour pouvoir confronter ses propres résultats à ceux qui vont être publié par la CENI ». La distribution des cartes d’électeurs n’est pas encore terminée. « A dix jours de l’élection, plusieurs électeurs n’ont pas encore reçu leurs cartes d’électeurs ».
L’opposition n’est également pas convaincue du plan de sécurisation des résultats de vote. Cela constitue à leurs yeux, un véritable danger pour la démocratie. Ce sont là, entre autre, les motivations de cette demande de report.
L’opposition politique, par la voix de son porte-parole, Aboubacar Sylla, estime que si les anomalies constatées ne sont pas résolues avant la tenue du scrutin, il y a des craintes que « les résultats ne soient acceptés par tous les compétiteurs avec le risque donc que cela ne dégénère ».
L’autre inquiétude évoquée est, la décision récente de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Cette décision interdit toutes possibilités aux médias et aux services SMS par les sociétés de téléphonie mobiles de publier les résultats sortis des bureaux de vote avant leurs publications par la CENI. Cette mesure a d’ailleurs été vivement critiquée par la presse avant d’être condamnée par l’opposition.
A quelques jours donc des élections en Guinée, la tension monte entre l’opposition et le parti au pouvoir. Reste à savoir quel sort sera réservé à cette demande de report de l’opposition. Les prochains jours seront sans doute très décisifs.
Ismaël Compaoré