L’insécurité d’une autre forme sème la panique à Ouagadougou
L’insécurité, à des degrés divers, existent dans toutes les sociétés humaines. Les causes sont multiformes et divergentes. C’est selon les réalités de chaque pays même si parfois les raisons, sous un angle ou un autre se rejoignent. Ces derniers temps, l’insécurité sous toutes ses formes est galopante dans la société Burkinabè. Dans les provinces comme dans les grandes agglomérations du pays, le constat est le même. Ce qui étonne et qui retient évidemment l’attention de bon nombre de population, ce sont les braquages à mains armées des boutiques à des heures de grandes circulations.
Ouagadougou, capitale du cinéma, serait-elle en train de devenir la capitale des crimes ? Décidément, cette ville est en train de devenir un véritable far West. Chaque jour avec son lot de malheur. Ces dernières semaines le quartier Wemtenga, secteur 44 de Ouagadougou a vécu les heures chaudes de sa vie. A peine deux semaines de cela un homme qui a voulu porter secours à son voisin boutiquier s’est vu abattre à bout portant. En effet, la victime est un gérant d’un maquis aux encablures du marché dudit quartier. Depuis son maquis, il fut alerté par un jeune homme qui est sorti de la boutique d’en face. Le petit, ignorant que son patron était victime d’un braquage vint faire par au gérant du maquis comme quoi le boutiquier a un mal entendu avec ses clients. Le gérant y va de ces pas pour s’acquérir de la situation. Il fut abattu sans aucune forme de procès. Alerté, les sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux mais il était trop tard. La scène se déroule aux environs de 21h. Comme si cela ne suffisait pas, rien que la semaine qui vient de s’écouler la même boutique a fait l’objet de cambriolage.
Juste à quelques mètres du lieu du cynisme, une autre boutique de vente de produits de beauté a été démolie et le coffre-fort emporté. Selon les témoins, les ravisseurs se déplaçaient en voitures. Le mode opérateur relève d’un certain professionnalisme.
Une autre boutique, toujours dans le même quartier, a été braquée à 20h. Butin : une somme de 400 000 f a été emportée plus des cartes de recharges et bien d’autres articles. En effet, en ce qui concerne les boutiques, les ravisseurs viennent généralement à deux. L’un pénètre dans la boutique et prend en otage le chef des lieux ainsi que tous les clients qui auront la malchance de choisir ce moment pour faire leurs achats. Celui qui est dehors fait office de garde. Il représente tous les dangers car c’est lui qui ouvre le feu au moindre faux pas.
La police aux abonnés absents…
Dans la plupart des cas, les victimes sont abandonnées à elles-mêmes, sans secours. Selon les témoignages des uns et des autres, la police ou la gendarmerie reste sourde à leur appel à la détresse en prétextant soit le manque de moyens de déplacement ou de carburant. Certains diront que les forces de sécurité leur aurait dit que les braqueurs seraient des militaires et par conséquent, ils seraient bien armer et détiendraient des armes plus sophistiquées que les leur. Leur absence au moment des faits laissent croire à un déséquilibre de la terreur.
Quand l’autorité sera victime, on réagira !
Cela fait des années qu’on décrie cette situation mais rien ne semble être fait pour éradiquer le phénomène. Dans notre société nos autorités ont coutume de réagir que lorsqu’elles sont-elles mêmes victimes d’une situation. Il aurait fallu qu’un de nos ministres soit victime de braquage sur l’axe Ouaga-Po, il y a quelques années de cela, pour que le gouvernement d’alors puisse se pencher sur le problème. C’était un arsenal militaire impressionnant accompagné d’un groupe de commandos aguerrit à l’art du combat qui a été déployé sur le terrain. Mais quand il est question d’un citoyen lambda, « d’un petit Burkinabè », c’est un non évènement. Rien qu’hier, le peuple dans son ensemble a crié à corps et à cri pour la dissolution du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) mais son cri est malheureusement resté court jusqu’à ce qu’un certain 16 septembre 2015, le président du Faso ainsi que son 1er ministre et les autres membres du gouvernement soient pris en otage et séquestrés pour qu’une décision soit prise.
Faudrait-il, à chaque fois obéir à la métaphore selon laquelle, il faut qu’un haut responsable soit victime d’une situation avant qu’une solution ne soit trouvée ? Le devoir de garantir la sécurité de la population exige, sans risque de se tromper, le contraire.
Masbé NDENGAR