CDL 2016 : débats houleux avec « Djama mourouti La » et « Kolwezi On Air » à l’Institut Burkinabè
Les documentaires « Djama mourouti la » de la Française Frédérique Lagny et « Kolwezi On Air » du Belge Idriss Gabel, ont suscité respectivement des échanges houleux sur l’avenir démocratique du Burkina Faso et de la République Démocratique du Congo.
« Djama mourouti la » de la réalisatrice Frédérique Lagny, premier film projeté dans la soirée, retrace la genèse du débat constitutionnel qui a balayé les 27 ans de pouvoir de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré. Essentiellement mené aux côtés des actions de la section régionale du mouvement « Le Balai citoyen » à Bobo-Dioulasso (2e ville du Burkina Faso), le film évoque les frustrations des populations.
Après la chute de M. Compaoré, suivie d’un an de transition, puis des élections qui ont consacré la victoire de l’actuel président Roch Christian Kaboré, «Le Balai Citoyen est toujours dans son rôle de veille citoyenne et de nouveaux clubs continuent d’être créés à travers le pays », a souligné Inoussa, un représentant de cette Organisation de la Société Civile.
« Quand le peuple se met débout, le pouvoir tremble », lance à ses militants M. Kaboré, lors d’un meeting avant l’insurrection populaire d’octobre 2014.
La réalisatrice Frédérique Lagny a précisé que le documentaire a été tourné pendant huit mois, jusqu’à la démission forcée de Blaise Compaoré.
A la suite de cette projection, « Kolwezi On Air » du Belge Idriss Gabel, a tenu en haleine pendant 73 minutes les riverains du quartier Gounghin (Ouest de Ouagadougou), en présence du Directeur de l’Institut Burkinabè Georges Kaboré.
Dans ce documentaire, la société congolaise, avide de ses propres images, s’y dévoilent sans tabou et sans pudeur. M. Gabel suit des journalistes mus par la volonté d’informer à tout prix, notamment sur la mal gouvernance, les crimes économiques et les difficultés liées à l’exercice de ses fonctions alors que « ce n’est pas facile de filmer en République Démocratique du Congo (RDC) avec les services de sécurité ».
« Les journalistes dans ce pays sont obligés d’utiliser des stratégies sans se faire arrêter » et le film «a été tourné sur ans. Quand je suis reparti à Kolwezi pour présenter le film, les services de sécurité ont trouvé le film subversif », explique le réalisateur.
H.Z