TIC : journalistes, blogueurs et gouvernement face aux défis de l’économie numérique
L’Association des Blogueurs du Burkina (ABB) a rencontré ce jeudi 07 juin la ministre de l’Economie numérique et des Postes Fatmata Ouattara Sanou, en vue de discuter sur les difficultés liées à l’accès au réseau internet. Cette rencontre dénommée « Grin Blogueur » a réuni dans les locaux de l’ABB, 14 communautés de blogueurs venues échanger avec la première responsable des TIC sur les raisons de l’offre d’internet dans le pays.
Internet se présente aujourd’hui comme un véritable levier de développement pour nos sociétés. La mauvaise qualité du réseau internet fait perdre de l’argent à de nombreuses entreprises burkinabè : un manque à gagner considérable pour l’économie nationale, ont fait remarquer les professionnels des TIC (journalistes, blogueurs) présents à la rencontre.
Pour madame Fatmata Ouattara, affirmant être confrontée aux mêmes réalités, le Burkina Faso doit son approvisionnement en internet grâce au concours de certains pays voisins, ouverts aux côtes maritimes comme le Togo et le Ghana.
Etant donné que le pays est enclavé, il faut acheter le réseau à un coût élevé, auquel s’ajoute des frais supplémentaires de transport. Ce qui explique la cherté du réseau.
Pour ce qui est du déficit de la connexion, cela serait dû à un problème de redistribution de la part des fournisseurs, qui échappent parfois au contrôle des services de l’Etat. En effet, les opérateurs économiques fonctionnent à leur guise parce qu’il n’existe pas de texte, ni de lois, capables de réguler le fonctionnement du secteur, a expliqué madame Ouattara.
Outre cela, il y’a la couverture de la fibre optique. Il faut normalement 12.000 Km de fibres optiques pour couvrir tout le pays, alors que le Burkina Faso ne dispose que 1.300 Km de fibres pour le moment : ce qui est déficient. La ministre a ajouté qu’il y’a 2.000 Km en construction : « ce n’est peut-être rien mais ça peut aider ».
Elle a également évoqué des projets en cours de réalisation, afin de rendre fluide le réseau internet. Il s’agit de la 4G pour laquelle le gouvernement mène des négociations avec les opérateurs économiques pour son effectivité l’année en cours. La 5G sera opérationnelle d’ici 2020, a promis la ministre. Aussi, son département prévoit lancer le projet « Wifi au Faso pour la jeunesse » sur la même période.
« L’Etat ne peut pas tout faire et ne va jamais tout faire. Il crée juste les conditions. Il appartient au secteur privé de prendre les choses en mains », a conclu Fatmata Ouattara.
Alima DIALLO