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- Affaire exportation de charbon fin : le REN-LAC fustige le laxisme du gouvernement
Ce lundi 27 mai 2019, le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) était face à la presse pour donner son appréciation sur les sujets brûlants de l’heure. Il s’agit notamment de l’affaire dit de charbon fin de la mine d’or d’Essakane, des recrutements frauduleux à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et de la crise observée au sein de la Justice.
Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) a organisé ce 27 mai 2019, un point de presse pour revenir sur les sujets dont il estime suffisamment grave pour être abordés et traités avec diligence par les autorités. Il s’agit notamment de l’affaire dit de charbon fin. Pour Sagado Nakanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, l’Etat burkinabè a encore manqué l’occasion de montrer qu’il est engagé pour une gouvernance vertueuse. L’Etat a plutôt, dit-il, « cautionné la fraude de la société IAM Gold aux premières heures des révélations faites par la presse ». Il condamne de ce fait le Ministre Burkinabè des Mines qui aurait défendu la position de la société minière par des “faux” arguments.
Par ailleurs, le REN-LAC a souligné le très bon travail de la Brigade Nationale Anti-Fraude de l’Or (BNAF) et de l’autorité judiciaire. La première pour le travail d’enquête accompli et la deuxième pour n’avoir pas cédé aux pressions et « tentatives de passage en force ». Les faits condamnables et opposables à la société minière concernent les années 2015, 2016 et 2018 où le gouvernement « s’est permis d’accorder à IAM GOLD Essakane SA, l’autorisation d’exporter (à chaque reprise ndlr) plus de 400 tonnes de charbon dit fin ». Pour Bruno Kéré, Chargé de plaidoyer du RENLAC, « les preuves qui attestent de ces fraudes sont palpables et se retrouvent également dans le fait que l’exportation, normalement, du charbon fin, ne soit pas rentable ». Il se demande donc pourquoi la mine investit autant pour le faire et invite donc les autorités compétentes à mener des enquêtes. Il indique également que des actions en justice ne sont pas à écarter.
En outre, la question des recrutements frauduleux à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a été abordée. Le REN-LAC a félicité le comité CGTB et les OSC qui avaient dès les premières heures, interpellé l’autorité sur ces cas de fraudes dans le recrutement de personnel pour le compte de la CNSS. L’occasion a permis de préciser que dans le cadre de cette affaire, deux personnes croupissent en ce moment à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) pour des faits de fraude. Cependant, du fait de la « panne de l’appareil judiciaire depuis octobre, le dossier est en souffrance ». C’est pourquoi, le Secrétaire Exécutif estime que le bilan satisfaisant des pôles judiciaires spécialisés dont a fait cas le premier Ministre DABIRE lors de son discours sur l’État de la Nation est à revoir.
Enfin, le parallèle a été fait à propos du silence du Ministre de la Justice sur la question de la saisine du Conseil de Discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour la relance du traitement des cas d’atteinte à la déontologie dont se seraient rendus coupables des magistrats et acteurs judiciaires. Cette attitude a été qualifiée par le REN-LAC de « prime à l’impunité ».
Aristide OUANGRE (stagiaire)