15 ans, c’est l’âge de ce bébé, qui au fil des années, gagne en maturité. Quinze ans de défis que nous continuons de relever grâce à votre intérêt, votre engagement et votre accompagnement. La quinzième édition de ce festival intervient à une période particulière du continent africain.

Ce continent dont l’entrée dans une nouvelle vague de transition démocratique au début des années 1990 a abouti à l’adoption de nouvelles constitutions, empreintes de reconnaissance du pluralisme, de l’opposition politique et de la proclamation de droits et libertés. Il en a découlé la construction progressive de l’État de droit, l’organisation d’élections disputées et l’alternance dans certains pays.

Après plus d’une décennie de parcours, la culture démocratique peine encore à s’enraciner en Afrique, notamment des élections mal préparées ou manipulées, avec son corollaire de violences bloquant le processus démocratique et le dialogue entre les acteurs politiques, des restrictions de la liberté d’expression, l’instrumentalisation de certaines institutions, l’affaiblissement des opposants, et la modification des Constitutions aux fins de maintenir au pourvoir certains chefs d’État, remettant en cause le principe de la séparation des pouvoirs.

Autant de maux qui minent la transition démocratique, à l’image des rebonds connus par des pays africains comme la Libye, la Tunisie, l’Égypte, le Congo, la Guinée, la Cote d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso. C’est dans ce contexte qu’intervient la quinzième édition du festival Ciné Droit Libre.

« Pourquoi la démocratie ? », qui est le thème de cette année, est une interrogation qui trouve alors tout son sens à une période où l’Afrique est secouée par de multiples crises de gouvernance, avec une démocratie en danger, alors que le Burkina Faso se prépare aux élections présidentielles en 2020.

Fidèle à son mode de conduite, un film, un thème, un débat, l’édition 2019 axera sa thématique générale sur la défense et la promotion de la démocratie. Une édition, qui, nous espérons, avec ses différentes déclinaisons, sera une tribune ouverte aux échanges francs sur cette problématique et à la sensibilisation des populations sur la nécessité d’œuvrer pour l’enracinement de la culture démocratique.

D’autres questions liées aux droits humains seront abordées au cours du festival, et pour ce faire, le comité d’organisation s’est mis à pied d’œuvre pour trouver des invités aux profils divers, des films qui suscitent des questionnements et des programmes aussi alléchants qu’enrichissants pour les festivaliers.

En attendant de vous retrouver dans les espaces dédiés à cet effet, je souhaite bon festival Ciné Droit Libre à tous les participants.

Abdoulaye DIALLO, coordonnateur du festival Ciné Droit Libre