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- Lutte contre l’insécurité : « Il faut un homme fort par sa vertu à la tête du pays » (Ra-Sablga Seydou Ouédraogo)
Le lundi 6 décembre 2021, s’est tenu dans le cadre de la 16e édition du festival Ciné Droit Libre, le dialogue démocratique à l’université Ouaga I Joseph Ki-Zerbo sous le thème : « quelle démocratie pour nos enfants ? ».
Animé par Dr Ra-Sablga Ouédraogo, président de Free Afrik et Dr Cheickh Tidiane Gadio, vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise et ancien ministre, le dialogue démocratique a tourné autour du thème : « Qu’elle démocratie pour nos enfants ? ».
La jeunesse au cœur de la démocratie…
Pour le premier intervenant, Dr Cheickh Tidiane Gadio, tous les continents vieillissent sauf l’Afrique « mais en profite-t-on vraiment ? », s’interroge-t-il.
S’il n’affirme pas que ”la démocratie importée” est mauvaise en soi, il souligne la nécessité de « nous inspirer de notre propre histoire, nos valeurs ». Dans ce sens, il rappelle entre autres le système du guide libyen Mouammar Kadhafi dont le système, qui n’était pas démocratique, a pourtant bien fonctionné.
Néanmoins, pour parvenir à la bonne démocratie, le vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal préconise que les Africains se parlent sincèrement et impliquent la jeunesse dans le processus de démocratie et de développement de l’Afrique. Il a aussi souligné le rôle important que les institutions africaines telles que la CEDEAO et l’Union Africaine doivent jouer dans l’éthique, la transparence et pour l’intérêt général africain.
La thèse du divorce
Pour Dr Ra-Sablga Ouédraogo, « l’Afrique vit une crise démocratique principalement » parce qu’il y a un divorce entre :
– éthique et argent : c’est l’argent qui gouverne et non les valeurs ;
– peuple et élites : le peuple et les élites politiques, intellectuelles, universitaires, artistiques, etc. ne vivent pas les mêmes réalités encore moins dans les mêmes conditions ;
– villes et campagnes : les villages élisent mais ce sont les villes qui gouvernent.
Ce divorce peut expliquer, selon Ra-Sablga Ouédraogo, la crise sécuritaire que l’on peut considérer comme une ”insurrection populaire” qui, ”mais avec malheureusement un visage violent et barbare”. Pour lui, l’une des solutions serait d’avoir un homme fort à la tête du pays. Un homme fort non par les armes ou les muscles mais par sa vertu et son exemple, à l’instar du président feu Thomas Sankara.
Construire des démocraties africaines sans se tourner vers l’Occident
Le dernier intervenant, Laurent Bigot, analyste géopolitique et ancien travailleur au ministère des affaires étrangères de France, s’est exprimé par visioconférence. Pour lui, la démocratie est une ”aspiration universelle mais ses modalités sont différentes”. Si Laurent Bigot déplore que les Africains ”attendent toujours la validation des Occidentaux”, il estime qu’il y a une révolution à opérer. Pour lui, il faut construire les démocraties africaines mais cesser de se tourner vers l’Occident. ”La démocratie occidentale pourrait être une source d’inspiration mais rien de plus : il faut l’adapter selon le contexte de l’Afrique.
Laurent Bigot est ferme : la solution viendra de l’intérieur et non de la communauté internationale. Car, soutient-il, le système international est fondé sur l’hypocrisie. Il en veut pour preuve que l’Arabie Saoudite n’est pas un pays démocratique mais paradoxalement, l’Occident n’en fait pas un problème.
En somme, les trois intervenants sont d’avis que la démocratie souffre en son système. On aura beau changer de président, de majorité à l’assemblée nationale, tant que le système est le même, les résultats resteront les mêmes. D’où la nécessité qu’une minorité impulse un changement à travers un leadership nouveau : celui du travail et de la vertu.
Yves Arthur Wendlasida ZONGO