Blog Details
- Home
- /
- Festival ciné DROIT LIBRE
- /
- 𝗖𝗶𝗻é 𝗗𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗟𝗶𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟯 : « Il n’y a pas de d’incompatibilité » entre les droits humains et la lutte contre l’insécurité
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, la 17e édition du Festival Ciné Droit Libre a organisé une rencontre d’échanges, ce dimanche 10 décembre 2023.
Le thème du premier panel de cette édition est : « Droits humains et la lutte contre l’insécurité : Deux concepts opposés ? »
La première communication a été livrée par Alioune Tine, expert en Droits humains, par ailleurs parrain de cette 17e édition. Il a présenté le contexte général des droits humains actuellement.
Depuis l’attaque de la Libye sous le président Khadafi, les vanes de l’insécurité ont été ouvertes. Certains présidents dont Idriss Deby Itno a reconnu que l’OTAN et la France n’ont pas fait le « service après vente ». Pourtant, « les États africains, les armées n’étaient pas préparés à cette crise sécuritaire », a-t-il fait remarquer.
Selon le défenseur des droits humains (plus de 30 ans d’activisme), en cas de crise extrajudiciaire, l’Etat seul ne peut pas mener des enquêtes. Il a indiqué que les témoins doivent parler.
Aussi, il a affirmé que « les questions sécuritaires ne peuvent pas être résolues par les militaires. Il faut aussi des résolutions politiques ». Pour ce faire, Alioune Tine a appelé à « réinventer l’avenir de l’ africain post colonial ».
« Le terrorisme vise la destruction des Droits de l’homme »
Dans sa communication, Christophe Bado, secrétaire général adjoint du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), a intervenu sur les défis et les éventuelles opportunités pour les défenseurs des droits humains dans le contexte du terrorisme.
Pour lui, les défenseurs des droits humains font face à de nombreux défis à cause des actes terroristes. « Le terrorisme vise, sans nul doute, la destruction des Droits de l’homme. Les actes terroristes menaces l’Etat de droit », a indiqué Christophe Bado.
Dans son exposé, il a rappelé que le Burkina Faso est le premier pays africain et deuxième au plan mondial, des pays les plus touchés par le terrorisme, selon l’indice mondial du terrorisme.
Malgré ces défis, il y a des fenêtres d’opportunités qui s’ouvrent aux défenseurs des droits humains. Il a mentionné l’existence de la Constitution et les textes internationaux auxquels le Burkina Faso a souscrit. « Les libertés doivent être exprimées dans la légalité », a-t-il souhaité.
Il a également cité d’autres opportunités telles que la justice, la veille citoyenne, la résilience du peuple.
Trouver l’équilibre…
Quant à Joël Djiguembé, conseiller aux Droits humains, il a présenté le cadre juridique du Burkina Faso face au contexte de l’insécurité. Pour lui, « le plus important, c’est de trouver l’équilibre entre la sécurité nationale et le respect des libertés individuelles ».
Le conseiller technique au ministère de la Justice a rappelé que la séparation des pouvoirs est garantie au Burkina Faso.
Pour répondre à la question de départ à savoir si les droits humains et la lutte contre l’insécurité sont opposables, les trois communicateurs ont été unanimes : « il n’y a pas d’incompatibilité ».
La moderation de ce premier panel de la 17e édition du Festival Ciné Droit Libre a été assurée par Souleymane Ouédraogo alias Basic Soul.
Commission communication digitale