Burkina Faso : Enfance volée (Save the children)
A l’occasion de la Journée internationale de l’Enfance, célébrée ce 1er juin 2018, l’ONG Save the Children a saisi l’occasion pour présenter son rapport 2018 sur la « privation de l’enfance » à son siège à Ouagadougou. Ce rapport a été intitulé « les nombreux visages de l’exclusion » pour montrer le degré de conflits, de pauvreté et de discrimination sexiste dont les enfants sont victimes.
Dans le but de venir en aide à ces enfants démunis, l’ONG Save the Children œuvre pour la défense du droit de l’enfant depuis près de 100 ans.
A l’occasion de la Journée internationale de l’Enfance, l’ONG rend public son rapport sur la privation de l’enfance dans le monde. Il en ressort que 1,2 milliards d’enfants dans le monde risquent de sortir prématurément de leur enfance à cause de la pauvreté, des conflits et de la discrimination faites aux filles. Plusieurs préoccupations ont été soulevées notamment en ce qui concerne la mortalité infantile et la malnutrition. Ces phénomènes provoquent des retards de croissance, une hausse de la déscolarisation, le mariage des enfants, les grossesses chez les adolescentes, etc. Il y a également les déplacements de populations provoqués par les conflits et homicides infantiles. Du coup, les enfants voient leur enfance privée et volée sans pouvoir se défendre.
Malgré toutes ces difficultés, le rapport souligne une amélioration dans 95 pays sur 175 où les investissements et les politiques portent des fruits. En effet, le Singapour est classé premier pays à défendre le droit de l’enfant et le Niger est classé dernier selon le rapport.
En ce qui concerne le Burkina Faso, il garde son rang de l’année dernière. Le pays est classé 165e sur 175 avec une légère amélioration sur la nutrition et la mortalité.
Cependant, il y a des critères qui pèsent encore fortement sur l’épanouissement de l’enfant. Il s’agit entre autres du taux de la déscolarisation (40,1 %), le taux du mariage des enfants (31, 5%), le taux de grossesses précoces (10,7%) et enfin le taux de travail des enfants (39,2%).
Pour ce qui est du mariage des enfants, il faut noter que cela entraîne des conséquences lourdes sur la santé, l’éducation et le bien-être psycho-social de la jeune fille. Pour cela, le Burkina Faso a pris l’engagement fort de protéger les droits des enfants et notamment d’interdire le mariage des enfants. Aussi, Save the Children envisage accompagner le Burkina Faso dans la création d’un environnement propice pour les enfants. Emilie FERNANDES, directrice pays de Save the Children International fait trois recommandations au gouvernement.
Il s’agit d’abord d’investir sur les enfants car pour elle, le gouvernement peut et doit faire mieux pour donner aux enfants un meilleur départ dans la vie. Ensuite, lutter contre la discrimination faites aux filles en investissant dans des mesures visant à établir l’égalité des sexes et aussi dans les programmes d’autonomisation des filles et des femmes.
Enfin, encourager l’appui du gouvernement et de tous les acteurs dans la lutte contre les causes de ses privations qui sont entre autres, la déscolarisation, la malnutrition et le mariage des enfants.
Alima DIALLO