Libye : Les conseils d’un ancien migrant burkinabè : « Quand on entendait parler de la Libye, on avait l’appétit d’y aller. Effectivement, j’y suis allé. Mais quand j’ai foulé le sol libyen, mon corps a senti l’enfer. Partout on entendait que des coups de fusil. Ça tirait de partout. On m’a fait savoir que chaque Libyen possède une arme. Entre Agadez au Niger et la Libye, c’est l’enfer. C’est là, l’enfer sur terre. C’est la photocopie directe de l’enfer que j’ai vu. Je déconseille fortement à mes frères et sœurs de commettre la même bêtise que j’ai commise ».

Accusée de sorcellerie, insultée, maltraitée, humiliée et répudiée, Mousso est une femme désespérée : « On ne peut s’aimer soi-même et assassiner ses propres enfants ! J’ai perdu trois de mes enfants. Deux filles et un garçon et on m’a accusé de les avoir tués en les empoisonnant ».

Tiémoko et Kalilou, sans abris ivoiriens à Paris : « lorsque je vivais chez moi au pays (en Côte d’Ivoire) j’étais à l’aise. Je n’ai jamais dormi dans la rue. Actuellement nous sommes des réfugiés en France : sans famille, sans papiers, sans rien (…). La vie d’un sans-abri en France est dure, c’est très, très difficile ; plus que le mot difficile lui-même ! Un sans-abri n’est rien dans la société. La France fait comme si elle respecte les droits humains alors que ce n’est pas le cas. Laisser les gens dormir dans la rue, ça me touche ».

La crise togolaise perdure depuis plusieurs mois. La population réclame le départ de Faure Gnassingbé, dont la famille règne d’une main de fer depuis plusieurs décennies. Les manifestants sont traqués, dépouillés de leurs biens, molestés et parfois assassinés par les forces de l’ordre. Parmi la vingtaine de mort, l’on dénombre des enfants. Des victimes témoignent sur les atrocités commises par le régime Gnassingbé.

Sous la direction artistique de Didier Awadi, un collectif des artistes a composé une chanson pour plaider le respect des droits des migrants et des réfugiés. Avec Mylmo (Mali), Martial Pa'nucci (Congo Brazzaville), R-Light , Maréshal Zongo (Côte d'Ivoire), Smockey, Malika la Slameuse, Dicko Fils, Patrick Kabré, Matikara, Hawa Boussim (Burkina Faso). Chanson produite en marge du festival Ciné Droit Libre en décembre 2017 avec l'appui de l'OIM, du HCR et de l'UNICEF. Réalisation clip: Gideon Vink

L’indignation a atteint le summum avec les révélations sur l’existence d’un réseau de marchandage de migrants subsahariens comme l’esclaves en Libye. A l’instar d’autres pays, des voix s’élèvent au Mali en guise de protestations. Artistes, activistes, responsables politiques, organisations de la société civile et populations multiplient les actions pour que prenne fin, cette pratique qui renie la dignité humaine.

Né en Guadeloupe en 1972, Lilian Thuram a connu une carrière prestigieuse de footballeur international : champion du monde en 1998, champion d’Europe en 2000, vice-champion du monde en 2006 ainsi que de nombreux titres en club. En 2008 il a créé la Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme. Thuram a été l'invité spécial de la 13me édition du festival Ciné Droit Libre à Ouagadougou. Entre visites dans les écoles et centres de refgiés, Thuram a présenté son livre intitulé «Mes étoiles noires, de Lucy à Barack Obama», le samedi 16 décembre 2017, à l’Institut français de Ouagadougou. Retour