CINE DROIT LIBRE DÉPOSE SES VALISES AU NIGER !
Initié en 2005 par l’association Semfilms, Ciné Droit Libre est un festival populaire se positionnant comme un espace inédit de défense et de promotion des droits humains et de la liberté d’expression en Afrique. A travers la programmation de films engagés, le festival donne la parole aux cinéastes, aux journalistes, aux artistes et aux acteurs des droits humains afin de s’exprimer sur ces questions aussi cruciales pour un véritable ancrage de la culture démocratique et de la bonne gouvernance en Afrique.
Cet enracinement démocratique se renforce également à travers l’espace de débat fructueux qu’il ouvre à la masse populaire afin de sensibiliser les citoyens, et principalement les jeunes, sur l’état des lieux de leur liberté de parole et de leurs droits dans leurs pays respectifs. Les débats avec des personnes ressources à la suite des films projetés en salle ou dans l’espace public à travers la formule de film-débat, tout comme les joutes oratoires (débat démocratique et 10 minutes pour convaincre) favorisent une réappropriation et un investissement militant de la dynamique sociale et politique par les citoyens. Ce qui participe donc de la consolidation d’une « masse critique » capable d’inciter à l’action et de faire bouger les lignes dans le sens du renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance.
En outre, Ciné Droit Libre constitue une aubaine pour la promotion de films sur les droits humains et la liberté d’expression. Car ces films sont souvent censurés ou rencontrent des blocages dans leur diffusion.
Ainsi, comme le dit si bien Henriette Ekwé, « Ciné Droit Libre permet que le monde tourne plus juste, plus droit et plus libre ».
LES OBJECTIFS
Se voulant une tribune de défense des droits humains et de la liberté d’expression, le festival Ciné Droit Libre a comme objectif principal de promouvoir et de défendre les droits humains ainsi que la liberté d’expression à travers le cinéma.
Plus spécifiquement, il s’agit :
- d’offrir un espace d’expression et de débats aux cinéastes, aux activistes des droits humains et de la liberté d’expression, et aux journalistes afin de partager leurs expériences sur les droits humains, la liberté d’expression, la démocratie, le développement humain, l’environnement, etc.
- de promouvoir et diffuser les films dénonçant les atteintes ou violations aux droits fondamentaux de l’Homme (vivre, s’exprimer, s’informer, filmer, diffuser ses idées…)
- de sensibiliser les citoyens aux droits humains et à la liberté d’expression et les aider à s’approprier la nécessité de prendre en compte ces questions sur tous les plans (économiques, politiques, sociaux, etc.) dans les différents processus de développement
- et de constituer une banque de films sur les droits de l’homme et la liberté d’expression en Afrique afin de permettre aux ONG et organismes des droits humains et de la liberté de la presse d’exposer les résultats de leurs travaux et recherches.
DES ACTIONS ET DIVERSIFIÉES
L’action de Ciné Droit Libre s’article autour d’actions d’envergure et diversifiées :
- projections de films suivis de débat dans des espaces précis
- dialogue démocratique : grand forum débat sur la thématique du festival
- formation sur l’audiovisuel pour les défenseurs des droits humains et les JRI
- formation sur les mécanismes de protection et de défense de droits humains
- concours « 10 minutes pour convaincre »
- dialogue démocratique
- master-class avec les étudiants des écoles professionnelles
- concert de sensibilisation
- village du festival.
UN FESTIVAL QUI GRANDIT
Au fil des ans, le festival Ciné Droit Libre s’est construit une renommée incontestable en Afrique et dans le monde entier. Devenu membre du HRNF (Réseau international des festivals de films sur les droits humains) en 2006, le festival en a occupé la présidence en 2012. De nos jours, Ciné Droit Libre partage son expérience avec d’autres festivals notamment le Festival international et forum des films des droits humains de Genève et le Festival international de films des droits humains de Paris.
Fort de son succès, le concept de Ciné Droit Libre s’exporte également dans la sous-région. La Côte d’Ivoire a accueilli sa septième édition en 2015 avec plus de 10.000 spectateurs autour d’une vingtaine de 20 films, tandis que le Sénégal organisait sa troisième édition en 2016 et le Mali sa deuxième édition en 2016.
Cette année 2017, le Niger va accueillir sa première édition du 25 au 27 mai 2017 sous le parrainage du célèbre rappeur et porte-parole du mouvement « Le Balai Citoyen », Smockey.
CINÉ DROIT LIBRE NIAMEY 2017
LE CONCEPT : « DROIT DE VIVRE : luttons contre l’extrémisme violent »
Après Abidjan en Côte d’Ivoire, Dakar au Sénégal et Bamako au Mali, Niamey va vivre sa première édition du 25 au 27 mai 2017. Le festival Ciné Droit Libre se consacrant chaque année à la réflexion sur une thématique liée à la dynamique de promotion des droits humains et de la liberté d’expression, l’édition de Niamey s’articulera autour de la thématique suivante : « Droit de vivre : luttons contre l’extrémisme violent ».
Le débat avait déjà été entamé dès février 2015 à l’occasion du Fespaco et de la sortie du triple album de Smockey, Pré’Volution. Semfilms et son Partenaire Artwatch avaient mobilisé une dizaine d’artistes de l’Afrique de l’Ouest, autour du Collectif « Les Ambassadeurs de la Liberté d’Expression », afin de produire une chanson intitulée « Droit de Vivre ». Alors que cette chanson visait à dénoncer les atteintes aux droits des artistes, elle a aussi servi de fil conducteur pour la programmation des éditions de Ciné Droit Libre en 2016 dans les différents pays.
Toujours d’actualité dans toute la bande sahélo-sahélienne et même au-delà, cette question de l’extrémisme violent guidera les actions du festival Ciné Droit Libre au Niger. En effet, la montée en puissance de l’extrémisme violent et du terrorisme dans nos pays nous impose une réflexion diligente et plus poussée sur les questions de sécurité et de paix. Chaque jour qui passe, nous sommes confrontés à des actes qui dépassent l’entendement humain, s’expliquant notamment par l’intolérance religieuse, le rejet de la diversité et de l’amour pour le prochain, la pauvreté et l’extrême misère ainsi que la perte de repères par la jeunesse et leur vulnérabilité face aux groupes extrémistes. Du rapt des collégiennes de Chibok aux attentats terroristes qui ont frappé successivement le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire en passant par les attaques répétées du Tchad, du Cameroun et de la Mauritanie, pour ne citer que ces exemples, le phénomène de l’extrémisme violent ne cesse de prendre de l’ampleur et endeuille nos familles jour après jour. Il est donc très pertinent de réfléchir sur la question et de trouver de meilleures stratégies pour venir à bout de ce démon qui mine nos sociétés et perturbe notre quiétude quotidienne.
Transversale à cette thématique, une attention particulière sera accordée au mouvement migratoire, ainsi qu’à la jeunesse lors de cette première édition de Ciné Droit Libre au Niger.