A l’initiative de l’Association des Femmes Albinos du Burkina, une semaine artistique s’est tenue à Ouagadougou du 12 au 15 novembre 2020. Au programme : formation/concours en art oratoire, expositions d’objets d’arts réalisés par les personnes atteintes d’albinisme, prestations artistiques, etc.

Initiées puis formées sur les techniques d’art oratoire, les jeunes atteints d’albinisme ont livré une bataille technique autour du thème « Une personne Albinos peut-elle devenir Chef d’Etat au Burkina Faso? ». Durant plus d’une heure, les différents candidats se sont succédés devant le jury. Les critères retenus pour les départager étaient entre autres la gestuelle, l’addiction et l’articulation, l’originalité et la structure du discours et même la capacité à entraîner le jury dans le discours.                    

Le discours qui a le plus séduit le jury, c’est celui de Adama GUENE. Dès le départ, il s’est montré “frustré” quant à la question même thème : « Une personne atteinte d’albinisme peut-elle devenir chef de l’Etat ? ». En passant par une définition des concepts clé du thème, il a abordé la question sur le plan légal tout en s’appuyant sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des Peuples. Ensuite, il s’est questionné sur la pratique et l’exercice du poste de Chef de l’Etat, en se demandant que peut bien faire le Président actuel, qu’une personne achromique ne saurait faire ? Enfin, il a pris en exemple des personnalités bien connues du grand public telles que Salif KEITA qui occupe une place de choix en Afrique particulièrement.

A la deuxième place du classement, on retrouve Momo S. Raymond pour qui seul le programme politique du candidat doit être apprécié pour qu’il soit porté ou non à la tête du pays. L’exemple du député tanzanien Salum Khalfani, atteint d’albinisme et élu en 2010, lui a permis de paufiner son argumentaire.

Pour BAMBARA Afissatou, participante au concours, c’est une merveilleuse idée que de développer une tribune pareille. Elle permet de défendre ses idées, notamment la cause des personnes atteintes d’albinisme, car dit-elle « Si dès l’école primaire, certains Albinos excellent par rapport à d’autres personnes, c’est tout à fait logique que nous puissions aussi être de bon dirigeants ».

Maimounata DEME, la présidente de l’association, s’est dite agréablement surprise par la qualité des interventions de ceux qui, généralement, ont tendance à rester dans l’ombre.

C’est ce dimanche 15 novembre 2020 que la semaine artistique s’est achevée, par des prestations artistiques précédées d’une mini-kermesse.

Aristide OUANGRÉ