Le 19 novembre de chaque année, depuis 2013, est célébré la « Journée Mondiale des Toilettes ». Cette année, autour d’un « grin blogueur », l’Association des Blogueurs du Burkina a convié ses membres et partenaires à un échange autour du thème : « Le défi de l’accès à l’hygiène et à l’assainissement des personnes vulnérables au Burkina Faso ».

4,2 milliards de personnes quotidiennement menacées

C’est l’effectif de la population mondiale qui vit sans accès aux conditions d’hygiène et d’assainissement de base. Au Burkina Faso, seulement 23% de la population a accès à des toilettes adéquates. Avec le contexte sécuritaire marqué par les déplacements de populations en zone de conflits, l’on se retrouve, selon les explications de Roukiatou OUEDRAOGO, responsable à la communication du Secrétariat Permanent des ONG (SPONG), avec 257 communes d’accueil. Cela a entraîné, dans les zones les plus touchées, une baisse moyenne de l’offre de l’eau de moins 20%.

Quid de la réponse humanitaire ?

Pour la représentante du SPONG, la réponse humanitaire est largement insuffisante. Elle indique qu’en effet, le rythme actuel ne permet qu’une réponse humanitaire partielle, représentant 22% des problèmes d’eau et seulement 11% des problèmes d’assainissement.

Pour ce faire, la question de la stratégie nationale se doit d’être repensée, notamment sur les priorités à accorder dans l’action du Wash (Eau, assainissement et hygiène). Prévenir les problèmes liés au Wash par la sensibilisation de toutes les couches sociales, plutôt que d’injecter des milliards uniquement dans la résolution des crises a été une des recommandations.

Bassératou KINDO, présidente de l’association des blogueurs du Burkina a partagé son expérience sur les femmes et jeunes filles de Kaya, à travers l’initiative « un pagne pour leur dignité » qu’elle a portée. C’est une action qui est venue, dit-elle, du constat alarmant de la situation de l’assainissement pour les déplacées qui ont trouvé refuge dans la ville de Kaya. Des toilettes en piteux état, sans latrines, des hommes et femmes obligés d’attendre la tombée de la nuit pour faire leurs besoins dans la nature, des périodes de menstrues difficiles à gérer dans ce contexte, ont sonné l’alarme. Depuis lors, l’initiative aura permis de réunir des pagnes et certains biens pour leur venir en aide.

Eau et assainissement absents de la Campagne électorale

Les intervenants n’ont pas manqué de pointer la responsabilité première de l’État, pour ne pas dire des gouvernants en général, dans ce contexte électoral. Le constat est également fait qu’aucun candidat n’a proposé une réponse à la question. Pire, certains candidats n’évoquent même pas cette question, pourtant c’est une condition existentielle de base pour les populations.

Pour finir, des propositions ont été faites à l’Association des Blogueurs du Burkina. Elle a été interpellée sur la nécessité de mener des actions de terrains en vue de montrer la situation précaire des toilettes publiques, de situer chaque institution, établissement scolaire ou universitaire etc., face à ses responsabilités.

Aristide OUANGRÉ