FIN DE LA « PRISE D’OTAGE » DE FRED ET YVES
Le 15 mars 2015, Yves Makwambala et Fred Bauma sont arrêtés à Kinshasa alors qu’ils venaient de finir une conférence de presse de lancement du collectif Filimbi. Oscibi Johann du mouvement le Balai Citoyen du Burkina, Fadel Barro, Malal Talla alias « Fou Malade » et Alioune Sané du mouvement Y’en a marre du Sénégal, présents à cette activité, seront également incarcérés et accusés de vouloir déstabiliser le pays. Les « non-congolais » seront libérés quelques jours plus tard suite à la pression nationale et internationale. Plus de 18 mois après, Yves Makwambala et Fred Bauma sont libres. Le collectif Filimbi, à travers ce communiqué de presse parvenu à notre rédaction, salue cette libération et met en garde le président Kabila.
C’est avec une joie immense que le collectif FILIMBI a appris ce lundi 29 août 2016 la fin de la « prise d’otage » de Yves Makwambala et Fred Bauma, enlevés par des agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) le 15 mars 2015 à l’issue de la conférence de presse du lancement du collectif FILIMBI à Kinshasa. Le collectif FILIMBI remercie infiniment toute personne ayant contribué, de près ou de loin, à cette libération. En outre, le collectif FILIMBI se réjouit également de la libération du défenseur des Droits de l’Homme Christopher Ngoyi et de celle de Jean Marie Kalonji, jeune militant pro-démocratie Coordonnateur du mouvement Citoyen la 4ème voie.
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Le collectif FILIMBI précise que la mesure de libération des prisonniers politiques et d’opinion, dont ont bénéficié Yves et Fred, fait suite aux mesures dites de décrispations dans le cadre du dialogue convoqué par le président Kabila et auquel le collectif FILIMBI rappelle qu’il ne prendra pas part car il est clairement établi qu’une telle rencontre aboutira au maintien de l’actuel président au-delà du délai constitutionnel ainsi qu’à la mise en place d’un gouvernement de transition en violation de la Constitution.
Le collectif FILIMBI rappelle que pour avoir exercé des droits énoncés et protégés par la Constitution de leur pays, des jeunes congolais, épris de paix et soucieux d’éveiller la conscience de leurs compatriotes sur la démocratie et l’engagement civique, ont été victimes de graves atteintes aux Droits de l’Homme, privés de liberté ou poussés à l’exil. Des accusations extrêmement graves et volontairement destructrices ont été portées par le Gouvernement de la République, à travers notamment le Ministre de la Communication, Médias et porte-parole qui les a qualifiés de terroristes, en violation du principe fondamental de la présomption d’innocence, et sur base d’un montage grossier du Directeur Général de l’ANR avec sans aucun doute l’accord du président Kabila qui vient une fois de plus de confirmer que c’est lui seul qui régente la justice congolaise.
Bien que cette libération confirme le caractère injuste et illégal de cette détention, le collectif FILIMBI s’étonne du caractère provisoire de celle-ci ainsi que du maintien de toutes les charges, cela laisse penser que les « ravisseurs» s’attendent à une rançon plus importante. L’alternance en 2016 n’étant pas négociable, le collectif FILIMBI exige que toutes les charges soient abandonnées, que des poursuites soient engagées contre toute personne impliquée dans cette affaire, en commençant par le Directeur Général de l’ANR dont les actes de répression se sont fortement multipliés depuis lors, et que tous les prisonniers politiques et d’opinion encore détenus soient libérés sans condition.
En conclusion, le collectif FILIMBI rappelle, une fois de plus, au Président Kabila que L’organisation de l’élection présidentielle dans le strict respect du délai constitutionnel étant non négociable, ce dernier doit choisir parmi les trois scénarios suivants :
1. L’organisation de l’élection présidentielle dans le strict respect des délais constitutionnels.
2. Sa démission au plus tard à l’échéance de son mandat pour non-respect de la Constitution.
3. La mobilisation des Citoyens à compter du 19 septembre 2016, au cas où le scrutin de l’élection présidentielle ne serait pas convoqué par la CENI, sur base de l’article 64 de la Constitution ainsi que sa poursuite pour Haute Trahison sur base de l’article 165.
L’Alternance doit avoir lieu en 2016 !!!
Carbone Beni Wa Beya, Chargé de la Mobilisation & Déploiement
Floribert Anzuluni, Coordonnateur