Ceci est une déclaration liminaire de la conférence de presse du 07 décembre 2016 sur la commémoration du 18e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Le mardi 13 décembre 2016 marquera le 18^e  anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation émérite Norbert Zongo et de ses 3 compagnons d’infortunes.

Depuis l’odieux assassinat de Sapouy, les journalistes, les défenseurs de la liberté d’expression et de la Démocratie ainsi que tous les défenseurs du Droit à la Vie n’ont cessé de réclamer Justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons.

Malgré les conclusions des rapports des différentes enquêtes et en dépit des preuves et des témoignages édifiants, en lien avec le dossier, enregistrés au file des années, la justice traine encore les pas.

A l’avènement de la Transition en 2014 avec la réouverture du dossier judiciaire et après l’avènement du nouveau pouvoir post-insurrection en 2015, tous les combattants de l’injustice et de l’impunité ont nourri l’espoir de voir s’exercer une justice rapide et impartiale dans ce dossier et dans de nombreux dossiers de crimes de sang. Nous attendons toujours que justice soit faite. Malgré le verdict rendu par la Cour africaine des droits de l’homme condamnant l’Etat du Burkina Faso, pour obstruction à la manifestation de la justice dans l’Affaire Norbert Zongo, force est de constater que si pendant la Transition, les choses ont sensiblement évolué avec la réouverture du dossier, il y a encore un ralentissement inexplicable. Combien de temps faut-il attendre encore pour que la justice soit faite sur ces cas emblématiques de crimes de sang impunis du régime déchu ? Pourquoi n’y a-t-il pas toujours le moindre début de procès? Cette longue attente nous indigne et nous fait honte.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Indignés donc par cette lenteur, voire cette léthargie que rencontre le dossier judiciaire, nous avons décidé d’exprimer – encore une fois de plus – notre colère et notre indignation à l’occasion du 18^e anniversaire de l’odieux crime.

“18 ans à commémorer l’anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et ses compagnons, nous en avons  marre

Y en a marre de produire chaque année des affiches, des posters, de rester dans la routine des mêmes revendications artistiques faites de films, de clips, de chansons etc.

Y en a marre  que les criminels connus courent toujours

Y en a marre d’une justice silencieuse  et lente

18 ans après nous n’oublions pas cette injustice,

18 ans après nous avons honte de notre justice

Ainsi, à l’initiative de l’association Semfilms, promoteur du festival Ciné Droit Libre, le Centre National de Presse  Norbert Zongo (CNP- NZ), porteur du projet,  avec ses organisations membres que sont l’Association des Journalistes du Burkina (AJB), le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture ( SYNATIC) et  la Société des Editeurs de la presse Privée ( SEP) en partenariat avec l’Union Nationale de l’Audiovisuel Libre du Faso( UNALFA), l’ Association des Télévisions Privées du Burkina ( ATPB) , le Réseau d’initiatives des journalistes (RIJ) et bien d’autres organisations professionnelles des médias et de la Société Civile, organise une série d’actions citoyennes et innovantes pour marquer ce triste anniversaire et interpeller les pouvoirs publics et la communauté nationale et internationale sur l’urgence d’œuvrer pour rendre justice à Norbert Zongo et ses compagnons.  Ces actions sont déclinées comme suit:

Une opération « silence médias » à travers

• Une opération “page noire » le mardi 13 décembre  dans l’ensemble des journaux burkinabè (avec un léger différé pour les périodiques)
• Une opération “13 minutes de silence radio » le mardi 13 décembre  à partir de 15h sur les radios
• Une opération “13 minutes d’Ecran Noir » le mardi 13 décembre  à partir de 15h sur les chaînes de télévision.
• une journée « écrans noirs » sera observée par le Festival Ciné droit libre.

Un sit-in silencieux  devant le palais de justice de Ouagadougou dans l’après midi.

Nous organisons donc ces activités pour dire aux autorités judiciaires et à l’opinion que nous ne comprenons pas  pourquoi le dossier reste toujours pendant en cette année 2016 finissante.

Aujourd’hui, plus rien ne devrait justifier l’inertie de la justice,

plus rien ne devrait faire obstacle à une justice rapide et impartiale dans le cas de l’affaire Norbert Zongo et de ses compagnons.

Chers journalistes,

Nous entendons à travers la commémoration de l’assassinat de Notre confrère Norbert ZONGO en cette année 2016,  dire NON à 18 ans d’injustice.

Pour dire que cette injustice fait honte !

Non à l’impunité

Non à ce déni de justice !

Je vous remercie