CDL 2018 : « Il faut que la justice punisse les coupables afin d’apaiser les cœurs »
Ciné Droit Libre a ouvert ses portes le 8 décembre 2018 à l’Espace culturel Gambidi. La 14e édition du festival a pour thème : « Justice, levez-vous ! ». Ce thème a inspiré plus d’un à la cérémonie d’ouverture. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette édition, la projection d’un reportage dénonçant la répression du syndicat des étudiants togolais n’a pas laissé indifférent les spectateurs. C’était l’occasion pour l’activiste Smockey d’élever la voix pour exiger la libération de Foly Satchivi emprisonné au Togo par le « régime » de Gnassingbé. Nous avons recueilli, à l’issue de la projection-débat, quelques propos de certains festivaliers.
C’est un thème qui est tout à fait judicieux, qui est d’actualité. Les questions de justice au Burkina mais aussi dans la sous-région sont régulières. C’est bien d’interpeler l’opinion publique, d’interpeler les élus, d’interpeler les autorités sur les questions de justice, parce que s’il y a un sentiment de désobéissance civile d’incivisme qui est sur le pied de l’accélération aujourd’hui, c’est pour la question de la justice et de la lutte contre l’impunité.
La lutte pour une justice libre et équitable n’est pas si mal engager. Le ministre de la justice est là, c’est déjà un gage de bonne volonté. Je croix qu’il y a quand même de bonnes ampoules qui se sont allumée. On voit bien qu’aujourd’hui le procès du putsch à démarrer nous ne sommes pas des spécialistes du droit mais ce genre des procès ne sont pas à prendre à la légère. Il y a deux façon de rendre justice : rendre justice vite et rendre et justice bien. Si on veut à chaque fois revenir sur les décisions qui ont été prises, ça risque de ne pas faire avancer les choses. C’est bien que les procès s’ouvrent et qu’ils prennent le temps de bien les ficeler. Nous voulons tous que les procès s’ouvrent et qu’ils évoluent. Et pour l’instant, je pense que jusqu’à preuve du contraire, la justice burkinabè est en train d’abattre ce travail- là.
Smockey
Je pense que le thème est très bien inspirer « justice levez-vous » surtout dans le contexte du Burkina actuel, pour que cette justice se rappel de son rôle historique dans ce pays car beaucoup sont les dossiers sur lesquels elle est assise. Ce thème vient rappeler le peuple burkinabé qu’il a un appareil judiciaire qui n’est pas tout à fait à la hauteur. Avec le procès du putsch et ses rebondissements. C’est autour de la justice qu’une société se fortifie, qu’une jeunesse se bâtit dans le respect des ainés. De la communauté du pays mais aussi de l’avenir. Sans justice chacun devient individualiste. Avec la justice on peut bâtir une société dans laquelle tout le monde a sa place.
Loé Teettl KONATÉ
A la base la justice doit être équitable et juste donc ce qu’il faut pour que la justice soit juste et équitable, c’est d’abord être intègre car pour que ceux qui sont chargés de la justice même puissent être justes, ils ne doivent pas être corrompus. Il faut que ceux-ci mettent au-devant de tout l’importance de chaque être humain quel que soit son rang social, son âge et savoir que les hommes naissent libres et égaux et ont des droits. Maintenant dans la pratique si les gens sont corrompus c’est peut-être parce qu’ils sont mal payés mais il y a quand même des gens qui ne sont pas bien payés mais qui sont intègres donc, c’est une question de personne.
Adjaratou BANSÉ
Je pense que comme d’habitude on ressent toujours de grandes émotions sur ces films qui mettent en avant les acteurs et les défenseurs des droits de l’homme, les défenseurs de la liberté de l’état de droit de la démocratie
Cela suscite toujours la même nécessité d’engagement et je pense que ne serait-ce pour ça on est content d’avoir Ciné Droit Libre parce que c’est toujours une grande semaine d’introspection sur qu’est-ce que subissent les défenseurs des droits de l’homme, de la liberté de l’État de droit et qu’est-ce qu’on doit faire. Je pense que le thème de cette année « justice levez-vous ! » est aussi, pour moi qui suis du domaine, très bien choisi parce qu’on s’est toujours posé la question qui est ce qui jugera les juges ? Et cette fois-ci Ciné Droit Libre va juger les Juges et je pense que ça va donner beaucoup à réfléchir à nous tous sur notre engagement.
Guy Hervé KAM
Le reportage qui a été projeter durant l’ouverture est très bien choisi parlant de la justice. Il faut la justice partout et particulièrement au Burkina Faso, parce qu’on voit que les gens sont toujours traumatisés surtout après le putsch manqué. Des pères de famille sont morts laissant des orphelins. Il faut que la justice fasse son travail, qu’elle punisse les coupables afin d’apaiser les cœurs.
Jeannette GUIGMA
Propos recueillis par Danielle COULIBALY