Témoignage :« Je retiens particulièrement mon reportage sur les enfants orphelins victimes du terrorisme …je n’ai pas pu me contenir à un moment donné. Je me suis éloigné de Benjamin Thiombiano, mon cadreur, pour écraser une larme. Il ne l’a jamais su… »
Témoignage :« Je retiens particulièrement mon reportage sur les enfants orphelins victimes du terrorisme …je n’ai pas pu me contenir à un moment donné. Je me suis éloigné de Benjamin Thiombiano, mon cadreur, pour écraser une larme. Il ne l’a jamais su… »
Créer en 2011 la
Droit Libre TV basée au Burkina Faso intervient dans 7 autres pays de la sous-région
que sont la Côte-d’Ivoire, le Togo, le Mali,
le Niger, le Sénégal, le Benin et la Guinée Conakry. Aujourd’hui cette webtélé,
spécialisée dans la promotion des droits humains et la liberté d’expression,
enregistre plus de 50millions de vues sur YouTube.
Ces millions de
vues sont un travail de consécration d’où la nécessité pour nous de tendre
notre micro aux anciens travailleurs de la Droit Libre TV.
Ainsi Masbé Ndengar,
ancien Community manager et journaliste de la Droit Libre TV nous fait un beau témoignage
dans cette interview.
Présentation
(fonction actuelle)
Je suis Masbé
Ndengar. Je suis de nationalité tchadienne. Je suis né au Tchad et j’ai grandi
au Burkina Faso où j’y réside. Je suis actuellement Responsable Web et Réseaux
Sociaux de Radio Jeunesse Sahel (RJS). Je coordonne la rédaction web de Radio
Jeunesse Sahel (RJS) avec quatre autres rédacteurs web repartis entre le Tchad,
le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso.
Quelle a été
votre implication dans la webtélé Droit Libre TV ? (Fonction, période, etc.)
Au sein de la
rédaction de Droit Libre TV, j’étais à la fois journaliste et Community
Manager. J’ai intégré l’équipe de Droit Libre TV de 2016 à 2022. Je suis arrivé
en août 2014 dans le cadre d’un stage professionnel pour la rédaction de mon
mémoire de licence en Communication. Après cela, j’ai eu deux contrats de trois
mois puis de neuf mois pour gérer des projets spécifiques. Par la suite, il y a
eu un recrutement de personnel notamment un rédacteur en chef, un Community
Manager (CM) et un monteur. J’ai postulé. J’ai été retenu pour le poste de CM.
Entre le terrain en tant que reporters et derrière l’écran, je partageais ma
passion avec le public.
Quels sont
vos souvenirs de la webtélé Droit Libre TV ?
Je retiens de
beaux souvenirs ! Des souvenirs dont j’ai envie de revivre en termes de chaleur
humaine et d’aventure sur le terrain. D’abord, cette webtélé a été une tribune
d’apprentissage. Ensuite un symbole d’engagements, de lutte. Et enfin un
emploi.
L’autre
souvenir, c’est aussi le sale temps pendant l’insurrection populaire des 30 et
31 octobre 2014. Le plus triste des souvenir, c’est sans nul doute le décès de
Bakary Ouattara, rédacteur en chef en son temps. Repos paisible et éternel à
son âme.
C’est aussi
l’ambiance entre nous membres de l’équipe de rédaction. Bonne ambiance !
On était taquin avec des blagues et des rires à rompre la gorge. Nous aimions
notre métier et on se contentait de l’exercer au mieux sans trop de stresse. Plus
qu’une équipe, pour moi c’était une famille. Une famille qui me manque…
Est-ce qu’il
y a un reportage, un tournage, qui vous a particulièrement marqué et
pourquoi ?
J’ai lu
également la même émotion sur les visages du public, à l’Institut français (au
Grand Méliès) lorsque ce même sujet a été diffusé à l’occasion de la 16e
édition du festival Ciné Droit Libre. Certaines personnes, comme moi lors du
tournage, ont versé des larmes. Juste après la cérémonie, une compatriote m’a
dit ceci : « ne refais plus de tels sujets. C’est très dur à
supporter ».
En termes
d’impacts, est-ce que Droit Libre TV a eu une influence positive ou contribué à
des changements ? À quel niveau et comment ?
Droit Libre TV a
une influence très positive et a contribué à de grands changements. En effet, il
y a d’abord le reportage que j’ai réalisé avec les victimes du coup d’état
titré : « violences des militaires putschistes à Ouagadougou : deux victimes
racontent leur calvaire ». Comme je l’avais souligné, il fallait tout
documenter afin que justice soit rendue un jour à tous ceux qui ont perdu la
vie mais qui sont marqués également à vie. Et ce reportage a été retenu comme
pièce à conviction pendant le procès du coup d’état. C’est un résultat énorme.
Si le sujet sur
les orphelins du terrorisme donne de la peine en termes de contenus chargé
d’émotion, j’y tire une satisfaction dans la mesure où il a permis que le jeune
Mahamoudou soit parrainé par une bonne volonté pour sa scolarité. Cette
dernière s’est aussi engagée à lui apporter une aide sanitaire et alimentaire.
Il y a bien d’autres tournages pleins d’histoire avec un impact réel. Pour
avoir un large éventail en termes d’impact, il faut se référer à mon mémoire de
Master2 avec pour thème : « Contribution de Droit Libre TV dans la
promotion et la défense des droits humains au Burkina Faso en 2017 ».
Votre mot de
la fin ?
Pour terminer, je dirai que Droit Libre TV est une vision, une passion et un combat. La lutte pour le respect des droits humains continue… Merci pour le rêve.