Ciné Droit Libre : L’Europe, entre le rêve et la réalité des migrants africains
Au programme du deuxième jour de la 13e édition du festival Ciné Droit Libre, deux films sur les migrants ont été projetés dans la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), le dimanche 10 décembre 2017.
La 13e édition du festival est : « Migrations : loin de chez moi ? » Dans un premier temps, les cinéphiles ont suivi le film « Migrants, retour d’enfer », de l’Ivoirien Patrick Fandio. Pendant 52 minutes, le public était plongé dans une tragédie qui tue des milliers d’africains chaque année. Il s’est agi des Africains qui, une fois en Europe, affrontent un autre calvaire que chez eux. Nombreux d’entre eux ne s’attendaient pas aux problèmes d’emploi et surtout de logement dans ce « paradis » qu’est l’Europe. Même ceux qui ont duré sur place, ont témoigné que « l’Europe n’est pas cet eldorado qu’ils pensaient ». Dans ce film, certains sont obligés de rentrer chez eux en Afrique. Une décision qui fait l’objet de moquerie des siens. Un rapatrié a confié qu’il s’est enfermé chez lui pendant deux mois avant de sortir mais malgré cela, il est indexé par ses amis et parents. « On me dit que je suis un maudit », a-t-il confié.
Le second film est « Les sauteurs », de Moritz Siebert et Estephan Wagner. Il dure 82 minutes et relate la vie des migrants à la frontière marocaine, dans la ville de Melilla, une enclave espagnole entre l’Afrique et l’Europe. Un millier de migrants africains contemplent la barrière qui les sépare de « l‘eldorado ». Tout le long de leur séjour d’attente, ils se regroupent en communauté, conformément à leur pays d’origines, dans l’espoir de survivre ensemble.
D’après les règles qui régissent le bon fonctionnement de leur organisation, tout individu qui s’adresse à la police marocaine ou qui à un autochtone, est considéré comme un traitre. Il sera radié du camp ou exécuté par les siens, selon la gravité de la « trahison ». Ce film est tout simplement inédit, car une caméra a été remise à Abou Bakar Sidibé, un d’entre eux, qui a filmé les scènes des différentes étapes qu’ont vécu les migrants à la frontière dans l’espoir de sauter la fameuse barrière accédant à l’Europe. A la fin du film, un grand nombre de migrants a pu franchir la barrière. Avec des cris de joies, ils jubilent leur succès. Jusque-là, ils ignorent la réalité qui les attend. Ils ne savent pas que ceux qui ont pris cette voie, il y a quelques années de cela, cherchent à rejoindre le bercail. L’Europe est un grand mystère !
Cryspin LAOUNDIKI