La 12^e édition de Ciné Droit Libre continue son chemin avec ses programmes alléchants. Le jeudi 15 décembre 2016, un dialogue démocratique sur la problématique de l’insécurité au Burkina a été organisé à l’Université Ouaga I Professeur Joseph Ki Zerbo en collaboration avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD). La séance a été modérée par le Dr. Ra-sablga Ouédraogo.

Ces dernières années, la question de l’insécurité préoccupe bon nombre de pays en général et le Burkina Faso en particulier. C’est dans cette optique que dans son programme, le festival Ciné Droit Libre a organisé un dialogue démocratique sur la problématique.

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré a pris part à l’ouverture des échanges. « La frontière avec le Mali est une zone hostile », a-t-il notifié. A l’entendre, plus cette zone est grande, plus la tâche est difficile pour les Forces de l’ordre. Il a lancé une invite aux étudiants présents dans la salle et les autres couches sociales à mettre la main dans la patte car il a indiqué que : « la question sécuritaire aujourd’hui concerne tout le monde ». Parlant de l’éradication de l’insécurité au Burkina, le ministre affirme qu’il faut travailler à ce que les maux qui minent la société soient résolus. Il a insisté sur l’emploi des jeunes afin qu’ils se prennent en charge.

Lors de son allocution, le responsable des kolweogo de la Région de l’Est, Moussa Thiombiano alias Django, a expliqué la base de la création des groupes d’autodéfenses qui n’ont que pour mission de garantir la sécurité des populations y compris de leurs biens. A cette date, Django a laissé entendre qu’il existe plus de 25 000 kolweogo dans sa zone. Ces justiciers sont « payés au nombre de joie de la population » a indiqué leur responsable. En ce qui concerne les images choquantes qui circulent sur internet, Django a indiqué que ce sont des dérives et promet d’y remédier.

Selon l’un des porte-paroles du mouvement « Le Balai Citoyen », Me Hervé Guy Kam : « l’instauration du système de sécurité locale est une faillite de l’Etat ». En sa qualité de juriste, l’analyse d’Hervé Kam a eu un intérêt particulier pour les étudiants qui ne cessaient d’accompagner son propos avec des vifs applaudissements. « Aujourd’hui ce qui se passe, c’est que ce n’est pas l’Etat qui a fait la démarche envers les populations à travers les kolweogo mais c’est plutôt eux, qui se sont imposés à l’Etat. A partir de ce moment, il est difficile de retourner le rapport », a-t-il martelé. Situation l’oblige, il a donné sa vision sur la question sécuritaire communautaire. « Il faut forcement rapprocher les Forces de l’ordre de la population », a-t-il conclu.

1. M. L